Comédie d’aventure française, sortie en 2020, réalisée par Michel Hazanavicius, avec Omar Sy, Bérénice Bejo, Sarah Gaye, François Damiens…
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Synopsis :
Sofia, 8 ans, vit seule avec son père. Tous les soirs, il lui invente une histoire pour l’endormir. Ses récits extraordinaires prennent vie dans un monde imaginaire où l’héroïne est toujours la princesse Sofia, et son père, le Prince courageux. Mais trois ans plus tard, quand Sofia rentre au collège, elle n’a plus besoin de ces histoires. Désarmé, son père va devoir accepter que sa fille grandisse et s’éloigne de lui. Dans leur Monde imaginaire, le Prince va alors devoir affronter la plus épique de toutes ses aventures pour conserver une place dans l’histoire.
Bonjour tout le monde !
Nous nous retrouvons aujourd’hui pour parler du film Le Prince oublié.
C’est un long-métrage que j’étais assez curieux de voir, d’une part pour son réalisateur, Michel Hazanavicius, qui fait partie des cinéastes français qui sortent le plus du lot (à son actif on retient surtout les deux OSS 117 avec Jean Dujardin ainsi que The artist), d’autre part pour son casting, avec en tête de liste Omar Sy et Bérénice Bejo (habituée des films d’Hazanavicius, ce qui n’est pas surprenant puisqu’ils sont mariés), et enfin pour l’ambition qu’il affichait, promettant un bon divertissement français pouvant peut-être même dépasser les frontières.
D’ailleurs, je ne vous cache pas que j’ai été assez impressionné lorsque j’ai appris que le compositeur de la bande-originale serait Howard Shore (Le Seigneur des anneaux, Gangs of New York…).
Autant dire que toutes les conditions étaient réunies pour me donner envie de voir ce film. Et je ne sais pas pourquoi, mais je n’ai pas réussi à le voir au cinéma… Je l’ai donc rattrapé quelques mois plus tard en VOD.
Et je dois dire que j’ai passé un bon moment devant Le Prince oublié. Il n’est pas parfait, mais comme je m’y attendais, j’ai été face à un bon divertissement, sortant vraiment du lot de ce que nous propose le plus souvent le cinéma français.
Le film se divise en deux parties.
D’un côté, il y a « la vie réelle », dans laquelle on va suivre Djibi qui élève seul sa fille, depuis le décès de sa femme quelques années auparavant, avec toutes les difficultés que cela peut entraîner, notamment lorsqu’elle va rentrer dans l’adolescence.
Et d’un autre côté, il y a « la vie rêvée », un monde fictif dans lequel évoluent les différents personnages créés par Djibi lorsqu’il raconte des histoires à sa fille, et dans lequel il joue le personnage principal : le Prince, qui doit constamment défendre la Princesse qui porte les traits de sa fille, Sofia.
Alors, concernant la partie « réelle », il est vrai que l’intrigue qui s’y déroule est très classique, c’est vraiment du vu et revu. Ce qui va vraiment être intéressant dans cette partie-là, c’est l’importance accordée à certains détails donnant un sens assez intéressant au film.
Déjà, j’ai beaucoup aimé la manière dont le film joue avec les panneaux publicitaires, présents dans les scènes d’extérieur, qui vont véritablement répondre à l’action qui se déroule sous nos yeux. Il y en a qui vont juste servir à nous indiquer le temps qui passe (par exemple, sur l’un des premiers, c’est écrit « quelques années plus tard »), c’est sympa mais pas très original. Mais sur d’autres, ce sont presque des conseils donnés aux personnages en fonction de ce qu’ils vivent. Par exemple, lorsque Sofia va pour la première fois au collège, avec le stress qui va avec cette découverte, lorsqu’elle se retourne pour regarder son bus partir, on voit à l’arrière de celui-ci un panneau publicitaire sur lequel est inscrit « confiance ! ».
En gros, le panneau publicitaire réagit à l’action du film en encourageant Sofia avant son premier jour au collège. Un autre panneau publicitaire sera adressé à Djibi de la même manière, lorsque celui-ci commencera à voir sa fille s’éloigner de lui. Néanmoins, le personnage se retournant au même moment, il ne le verra pas. Et ce qui est donc intéressant, c’est que Sofia, après avoir vu le panneau, va prendre confiance en elle et se faire des amis, là où Djibi, qui n’a pas vu le panneau, va continuer à s’inquiéter.
Le deuxième point que je trouve intéressant dans cette partie « réelle », et qui rejoint dans un sens ce que je viens d’expliquer avec les panneaux, c’est le fait qu’on ne verra pas un seul autre adulte que Djibi, jusqu’à l’arrivée de Clotilde, jouée par Bérénice Bejo. En fait, les rares fois où l’on va entendre un autre adulte parler, la caméra va se concentrer soit sur Djibi, soit sur Sofia, de sorte à ce que l’autre adulte soit en dehors du cadre et donc, d’une certaine manière, inexistant.
Cela reflète donc parfaitement l’état d’esprit de Djibi qui est totalement focalisé sur sa fille, il passe ses journées à réfléchir aux histoires qu’il va lui raconter le soir, il vit uniquement pour elle, son monde ne tourne qu’autour d’elle, rien d’autre n’a d’importance. Ainsi, lorsqu’elle va commencer à s’éloigner un peu de lui, il va véritablement se sentir seul. Jusqu’à l’arrivée dans le film, et donc dans sa vie, de Clotilde, qui va être la première autre adulte de la partie « réelle » sur laquelle la caméra va se concentrer. Elle va donc exister aux yeux du personnage principal et lui permettre finalement de se détacher un peu de sa fille.
On a donc une mise en scène très symbolique et intéressante juste pour la partie « réelle ». Alors que dire de la partie « rêvée » qui se révèle être une métaphore de la vie « réelle » ? Vous vous rappelez lorsque je disais dans d’autres articles que l’art se doit d’être le reflet, parfois déformé, de la réalité ? Eh bien en voilant un bon exemple…
Bon, ce n’est pas un procédé inédit, d’autres très bons films l’ont déjà fait auparavant. Mais cette partie est assez sympa tout de même, les décors sont bien réalisés, les effets spéciaux aussi. Ça rappelle vraiment des films pour enfants de Disney et compagnie. Et je pense que c’était vraiment l’objectif. Techniquement, je trouve cette partie très réussie.
En ce qui concerne son intrigue, eh bien ça suit celle de la vie « réelle » donc tout comme elle ce n’est pas l’intrigue la plus novatrice au monde, mais je la trouve plutôt bien racontée et cet univers créé dans l’imagination du personnage principal est tellement intéressant que ça a tout de même fonctionné sur moi.
Un mot rapidement sur le casting. Je vous ai déjà parlé d’Omar Sy et de Bérénice Bejo qui sont vraiment très bons dans ce film. Mais, on peut aussi retrouver dans la distribution François Damiens, qui est vraiment bon dans son rôle aussi.
Voilà ce que j’avais à dire sur Le Prince oublié. J’allais dire que je n’avais pas grand-chose de plus à dire dessus, mais je viens de m’apercevoir que mon texte est déjà beaucoup plus long que la plupart de ceux que j’ai rédigés dernièrement… Mais, c’est toujours bon signe lorsqu’un film me fait réfléchir et m’amène à en discuter longuement par la suite.
C’est un long-métrage qui est, en apparence, très simple, l’intrigue est très simple. Mais, c’est surtout un long-métrage qui est bien travaillé, la mise en scène est vraiment intéressante, les effets spéciaux et les décors sont vraiment corrects, et le casting est très bon. J’ai passé un bon moment devant ce long-métrage, qui mérite vraiment d’être vu en famille. Je vous le recommande vivement.
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