Film de super-héros américain sorti en 2002, réalisé par Sam Raimi, avec Tobey Maguire, Willem Dafoe, Kirsten Dunst, James Franco,…
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Synopsis :
Orphelin, Peter Parker est élevé par sa tante May et son oncle Ben dans le quartier Queens de New York. Tout en poursuivant ses études à l'université, il trouve un emploi de photographe au journal Daily Bugle. Il partage son appartement avec Harry Osborn, son meilleur ami, et rêve de séduire la belle Mary Jane.
Cependant, après avoir été mordu par une araignée génétiquement modifiée, Peter voit son agilité et sa force s'accroître et se découvre des pouvoirs surnaturels. Devenu Spider-Man, il décide d'utiliser ses nouvelles capacités au service du bien.
Au même moment, le père d’Harry, le richissime industriel Norman Osborn, est victime d'un accident chimique qui a démesurément augmenté ses facultés intellectuelles et sa force, mais l'a rendu fou. Il est devenu le Bouffon Vert...
Bonjour tout le monde !
Aujourd’hui, je suis très heureux de vous retrouver pour (re)lancer une nouvelle série d’articles qui sera intitulée « Ceci n’est pas le MCU ». Et le premier épisode sera une réédition d’un ancien article consacré au film Spider-Man sorti en 2002.
Alors, avant toutes choses, je dois vous expliquer un peu ce qu’est cette nouvelle série d’articles et quel sera son intérêt.
En fait, ça fait un moment maintenant que je répète souvent que je regrette un peu ce qu’était le genre super-héroïque avant qu’il ne soit monopolisé par les univers partagés, et surtout par le Marvel Cinematic Universe, puisque c’est celui qui fonctionne le mieux depuis plus de 10 ans.
Je vais essayer de résumer ce qui me dérange profondément avec les univers partagés, essentiellement avec le MCU finalement, puisque comme je le disais, c’est celui qui fonctionne le mieux, c’est le premier univers partagé super-héroïque crée au cinéma, et surtout c’est celui qui reflète le plus le défaut dont je vais parler.
Donc, ce qui me dérange profondément dans les univers partagés, c’est qu’ils ne laissent que très peu de place à la créativité artistique et aux prises de risque.
En gros, pour que son univers fonctionne et soit reconnaissable, Marvel Studios s’est imposé une telle cohérence scénaristique (encore qu’il y a tout de même quelques failles à ce niveau-là), une charte graphique tellement précise, et une tonalité tellement uniforme (pour que le public puisse s’y retrouver à chaque nouvel opus), que le MCU est finalement devenu une franchise extrêmement codifiée qui va avoir tendance à cloisonner la créativité des artistes qui vont venir participer à la saga…
De plus, à partir du moment où un studio se concentre sur une seule saga de plusieurs dizaines de films, il va falloir réussir à conquérir le public le plus large possible, donc un public familial, et ensuite il va falloir le fidéliser pour de nombreuses années…
Ce qui va donc rajouter encore d’autres contraintes aux auteurs…
Et c’est ce qui m’amène donc au gros reproche que j’ai envers les univers partagés : c’est que, à quelques rares exceptions près (et il y en a eu les dernières années), l’idée de surprise n’est plus possible… On sait d’avance ce que l’on va voir… Si on n’aime pas le style du MCU, on sait déjà qu’on n’a que très peu de chances d’aimer le nouveau film. Et au contraire, si on aime bien le style du MCU, on sait déjà qu’on devrait apprécier le nouveau film… Il n’y a plus vraiment de bonne ou de mauvaise surprise…
Il n’y a plus de suspense, de questionnement, sur ce que l’on va découvrir. Finalement, il n’y a plus réellement d’émotion autour de l’expérience cinématographique que devrait représenter le film…
Encore une fois, c’est à quelques exceptions près… Il faut reconnaître que le MCU a parfois réussi quelques coups d’éclat pour surprendre le public… Mais c’est une minorité de films, là où auparavant c’était vrai pour la plupart des adaptations super-héroïques.
Parce que oui, avant que les personnages Marvel soient tous inclus dans un seul et même univers partagé, de la même façon qu’on mettrait tous nos œufs dans le même panier, interdisant donc toutes prises de risque, l’idée d’un studio c’était avant tout de faire le meilleur film possible. Pas celui qui donnerait envie aux fans de voir la suite, mais celui qui donnerait envie aux fans de le revoir… On pensait vraiment chaque nouvelle adaptation comme un film à part entière, et non pas comme une pièce d’un immense puzzle.
Et si par miracle, le long-métrage était un succès et qu’il donnait naissance à une saga, c’était soit une saga avec un début, un milieu et une fin, soit une saga où chaque épisode pouvait exister indépendamment des autres.
L’important n’était donc pas la quantité, mais la qualité. Un seul film excellent valait mieux que 10 films moyens. Et c’est ainsi qu’on a pu voir de grands films de super-héros… Il y en a eu de très mauvais aussi. Comme je le disais, il y avait parfois de mauvaises surprises. Mais c’est le coût à payer pour pouvoir avoir aussi d’excellentes surprises…
Alors, j’ai un peu hésité sur le titre que j’allais donner à cette série d’article… J’étais parti au départ sur le titre « Avant le MCU »… Mais je me suis aperçu que ça pouvait laisser entendre que l’idée que je voulais défendre était que c’était mieux avant…
Or, ce n’est pas le cas. L’idée que je veux défendre, c’est que les propositions super-héroïques sont souvent plus intéressantes, elles ont plus de potentiel, lorsqu’elles sont libérées de tout univers partagé…
Mais, par exemple, dans cette série je prévois de parler du film Logan, qui a pu voir le jour parce que justement il n’était pas coincé par une obligation de cohérence liée au MCU… et parce que je ne considère pas que l’univers X-Men est un univers partagé, mais plutôt un univers étendu… qui s’est très rapidement affranchi de toute idée de cohérence en plus.
En tout cas, Logan est sorti en 2017, alors même que le MCU était déjà bien installé… Donc non, l’idée n’est pas de dire que c’était mieux avant, mais plutôt de montrer la diversité offerte par l’absence d’univers partagé dans les adaptations super-héroïques…
Je me suis donc reporté sur un titre inspiré de cette célèbre formule « ceci n’est pas ». On la connaît pour tous les détournements qu’elle a connus au fil des années, mais si je ne me trompe pas, elle trouve ses origines dans le tableau « La Trahison des images » de René Magritte.
Mais revenons à notre sujet avec le 1er épisode de « Ceci n’est pas du MCU » et parlons de Spider-Man.
Alors, je vais être honnête. Si j’ai choisi ce film en particulier, c’est parce que je savais bien qu’après la très (trop ?) longue introduction pour vous expliquer cette série d’articles, Spider-Man serait suffisamment connu pour que sa présentation soit très rapide.
Donc Spider-Man est sorti en 2002. Il est réalisé par Sam Raimi, qui avait déjà une certaine renommée pour sa trilogie Evil Dead.
Après être passé entre les mains de plusieurs scénaristes, le scénario est finalement écrit par David Koepp, qui était déjà connu pour les scénarios de Jurassic Park et Mission Impossible, entre autres.
La musique est composée pour Danny Elfman qu’on connaît principalement pour ses collaborations avec Tim Burton, notamment sur ses deux Batman.
Pour l’anecdote, les costumes sont créés par James Acheson, qui travaillera ensuite sur le film Daredevil, mais aussi sur Man of Steel de Zack Snyder.
On pourra aussi noter que le film est coproduit par Ian Bryce, qui avait déjà coproduit deux autres adaptations de comics : Batman, le défi et Howard the Duck… va falloir que je vous en parle de ce film dans « Ceci n’est pas le MCU »…
C’est donc un film Columbia Pictures (qui appartenait déjà à Sony en 2002), en partenariat avec Laura Ziskin Productions et évidemment avec Marvel Entertainment.
Le casting, je pense que vous le connaissez tous.
On va retrouver évidemment Tobey Maguire dans le rôle de Spider-Man, mais aussi Kirsten Dunst, James Franco, Rosemary Harris, Cliff Robertson, et les deux grosses stars qui vont voler la vedette à tout le reste du casting : Willem Dafoe dans le rôle du Bouffon Vert, et J.K. Simmons qui incarne, non, pardon, qui EST J. Jonah Jameson…
À ce jour, aucune autre version de Spider-Man en live action n’a osé engager quelqu’un d’autre pour jouer le patron du Daily Bugle… Le MCU a même décidé d’inviter J.K. Simmons pour reprendre son rôle…
Dans de plus petits rôles, on pourra aussi voir avec plaisir Elizabeth Banks, Joe Manganiello (le Deathstroke du DCEU) et Bruce Campbell qui vient faire un petit caméo dans le film de son ami, Sam Raimi.
Et donc que va nous raconter ce film ?
Eh bien en gros on va suivre les origines de Spider-Man, en parallèle on va découvrir celles du Bouffon Vert. Et dans la seconde moitié du long-métrage, on va assister à leur confrontation… En gros.
Mais au final, est-ce qu’il vaut le coût ce film ?
Quelle question, bien sûr que oui… Donc, très sincèrement, mon avis sera très rapide à donner aussi, puisque comme pour la plupart des spectateurs, j’aime énormément ce film, qui fait clairement partie de mes classiques personnels.
Je me rappelle que la première fois que je l’ai vu, j’avais été émerveillé par le film, j’étais sorti de la salle absolument conquis…
Je me rappelle d’une série animée qui a avait été produite peu de temps après la sortie du film. J'ai adoré cette série, j’aimais bien l’animation.
Elle était très courte, il n’y avait que 13 épisodes de 20 minutes, mais on voyait bien qu’ils avaient profité du succès du film puisque l’intrigue reprenait de nombreux éléments laissés en suspens à la fin du long-métrage et l’ambiance était assez similaire.
Les sorties de Spider-Man 2 et 3 ont totalement décanonisé cette mini-série, mais franchement j’ai passé de bons moments devant cette série. Et elle m’a bien permis de patienter en attendant la sortie de Spider-Man 2 justement.
Mais revenons au film Spider-Man. Après un générique d’ouverture un peu long, mais avec une excellente musique, le long-métrage s’ouvre sur une scène nous montrant Peter Parker être en retard pour son bus, être moqué par ses camarades de classe, et passer totalement inaperçu devant MJ, la fille qu’il aime…
Une seule séquence efficace pour nous expliquer qui est le personnage que nous allons suivre…
Tout de suite après, nous allons passer à la visite du laboratoire durant laquelle il va être piqué par l’araignée qui va lui transmettre ses pouvoirs…
Ça peut sembler très rapide, surtout que dans le reboot de 2012 le récit prenait plus son temps pour nous montrer la vie quotidienne de Peter Parker avant que celle-ci ne soit perturbée par l’arrivée de ses pouvoirs…
Mais en fait, dans ce Spider-Man de 2002, l’idée n’est pas de montrer comment la vie de Peter Parker va changer mais plutôt d’expliquer comment il va apprendre à maîtriser ses pouvoirs et quel est le chemin qui va l’amener à ne plus voir ses pouvoirs comme une source d’amusement et un bon moyen pour s’enrichir facilement, mais comme un don à mettre au service de la société…
En gros, la première partie du film va être résumée par la célèbre phrase de l’Oncle Ben : « un grand pouvoir implique de grandes responsabilités ».
Et ce choix narratif va s’expliquer aussi par les objectifs du long-métrage… Il doit nous raconter les origines de Spider-Man, mais aussi les origines du Bouffon Vert, et enfin la confrontation entre ces deux personnages… Mais quand je parle de confrontation, c’est un vrai jeu du chat et de la souris où le Bouffon Vert va chercher à découvrir qui est Spider-Man pour faire de sa vie un enfer.
Il va donc y avoir beaucoup de rebondissements, de retournement de situation. Donc clairement, le récit n’avait pas le temps de traîner avec la vie quotidienne de Peter Parker avant d’être piqué par l’araignée.
Au final, la petite scène d’introduction dans le bus dont je parlais, va être suffisamment efficace pour nous expliquer qui est Peter Parker.
Au final, on pourra remarquer que le schéma narratif de ce Spider-Man se rapproche du Superman de Richard Donner en 1978.
La première moitié va nous montrer le héros découvrir ses pouvoirs et apprendre à vivre avec. Jusqu’à la mort d’un être cher (l’oncle Ben pour Spider-Man, le père adoptif pour Superman) qui va conduire le personnage à accepter sa responsabilité de super-héros. Et enfin, le film va alors se consacrer à la confrontation avec l’antagoniste du film.
Dans les deux cas d’ailleurs, le récit va se servir de la publication des exploits du super-héros dans des journaux pour nous montrer la réaction du public.
Ça va être un peu plus appuyé dans Spider-Man, mais c’était déjà plus ou moins le cas aussi dans Superman.
Très sincèrement, je pense que Sam Raimi avait tout à fait conscience de la filiation entre son film et le 1er Superman, puisqu’il a inclus dans son long-métrage quelques clins d’œil plus ou moins subtils à l’Homme d’Acier de DC Comics.
Mais en tout cas, on a une 1ère partie très efficace pour nous présenter les origines de Spider-Man en parallèle de celles du Bouffon Vert.
Et la seconde partie du film va être très intéressante aussi puisqu’elle va nous montrer les différentes réactions du public, qu’elles soient positives ou négatives. Bon, elle est majoritairement positive, il y a un aspect très patriotique, notamment pendant le combat final sur le pont.
Mais la confrontation avec le Bouffon Vert va aussi amener Spider-Man à prendre conscience de ses responsabilités vis-à-vis des civils d’une part, mais aussi vis-à-vis de ses proches. Et je pense que c’est à partir de là que la question de l’identité secrète (une question fondamentale dans les histoires de super-héros en principe) va prendre toute son importance dans la trilogie.
Chaque personnage va avoir le droit à un développement très intéressant. C’est évidemment le cas de Spider-Man et du Bouffon Vert, puisque c’est sur eux que porte principalement le film.
Quoiqu’on puisse faire remarquer qu’au final les motivations du Bouffon Vert restent très vagues. On sait qu’au départ son objectif c’est de se venger de ceux qui l’ont exclu de sa propre entreprise…
Mais une fois que c’est accompli, son plan c’est de ramener Spider-Man dans son camp… Mais pour faire quoi ? On ne saura jamais.
Mais le personnage d’Harry Osborn va être assez intéressant aussi, puisqu’il est constamment tiraillé entre ses envies d’être un bon ami pour Peter, un bon petit ami pour MJ, et un bon fils, ou en tout cas être à la hauteur des espérances de son père, Norman Osborn. Et tous ces « rôles » vont régulièrement entrer en contradiction entre eux…
Mary Jane va avoir des préoccupations un peu plus futiles mais pas totalement inintéressantes. Elles vont finalement se résumer à des hésitations amoureuses. Elle aime Harry, mais elle va aussi tomber amoureuse de Spider-Man, sans même savoir que c’est son meilleur ami qui se cache derrière le masque.
Ce n’est pas forcément aussi profond que les développements de Peter Parker et d’Harry Osborn, mais en fait les préoccupations de Mary Jane vont permettre d’amener une ambiance un peu teenage movie des années 90/début des années 2000 (logique puisque le film est sorti en 2002) au sein d’un récit super-héroïque…
Ça va vraiment donner une ambiance particulière à ce long-métrage, et finalement ça va lui donner une réelle identité, lui permettant de se démarquer des autres films de super-héros.
J’ai déjà parlé du casting précédemment. Un casting absolument excellent, il n’y a pas une seule fausse note. La musique composée par Danny Elfman est tout simplement parfaite. Le thème principal est vraiment grandiose. Les scènes d’action sont vraiment réussies.
Même les effets spéciaux passent encore bien, même plus de 20 ans après la sortie.
Je serais tenté de dire qu’il n’y a qu’un seul point du film qui a mal vieilli, ce sont certains dialogues qui font un peu ringard aujourd’hui… Mais autrement, ce Spider-Man reste encore aujourd’hui l’une des meilleures propositions du genre super-héroïque.
Voilà ce que je voulais dire aujourd’hui sur ce premier Spider-Man.
C’est bien simple, il est sorti il y a plus de 20 ans, je prends toujours autant de plaisir à le revoir, je prends même plus de plaisir devant lui que devant n’importe quel film du MCU. Spider-Man a su poser de nombreuses bases de ce qui fera par la suite le genre super-héroïque tout en présentant au grand public l’un des super-héros américains les plus populaires et les plus appréciés.
Le pari était énorme pour Sam Raimi et la Columbia Pictures, mais le pari est totalement réussi. Il n’y a qu’à voir l’aura qu’ont Spider-Man et son catalogue de personnages encore aujourd’hui…
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