Bonjour tout le monde, c’est Maxime ! Bienvenue sur le podcast Ciné-O-maX !
Si la France a Michel Drucker, les États-Unis ont Clint Eastwood. Ainsi, nous nous retrouvons aujourd’hui pour parler du film Cry Macho.
Cry Macho c’est donc le nouveau film réalisé par Clint Eastwood. Il interprète aussi le rôle principal.
Nous allons donc suivre Mike Milo, une ancienne star de rodéo qui, après un grave accident, s’est reconverti en éleveur de chevaux. Un jour, il va être contacté par son ancien patron, Howard Polk, qui va lui demander de se rendre au Mexique pour ramener son fils, Rafael, qui vit avec sa mère, apparemment, maltraitante. Durant son périple, il va multiplier les mauvaises rencontres, comme les bonnes. Ce voyage va l’amener à se remettre en question et à redonner un sens à sa vie.
Je ne suis pas un énorme connaisseur de Clint Eastwood.
J’ai vu quelques westerns dans lesquels il a joué, j’ai vu quelques films qu’il a réalisés (jouant dedans ou non). Mais en vérité, il m’en reste beaucoup à rattraper. Néanmoins, je connais le personnage, je sais tout ce qu’il représente pour le cinéma américain.
J’étais donc assez curieux de voir ce nouveau film. Clint Eastwood semblait vouloir parler du temps qui passe et de son âge déjà très avancé. Bon, ça fait quasiment 20 ans qu’il fait ça, mais pourquoi pas.
D’autant plus qu’il semblait ici vouloir revenir à une forme de western. Ça ne se déroule pas à l’époque classique des westerns, ça se passe en 1979, mais malgré tout, le film semblait vouloir renouer avec l’imagerie et les étapes scénaristiques qui composent habituellement un western. Si je ne me trompe pas, ça fait un certain temps qu’il ne s’était plus vraiment tourné vers ce genre cinématographique.
Donc, j’étais curieux de voir Clint Eastwood revenir à ce genre, qui a fait toute sa renommée il faut le dire, tout en tirant, de nouveau, une sorte de bilan sur sa carrière et sur sa propre vie.
En fait, le voir renouer avec le genre western, me rendait même plus curieux de voir ce film précis que tous les autres qu’il a déjà fait auparavant dans lesquels il parlait déjà du temps qui passe et où il faisait déjà un bilan sur sa vie.
Et donc, au final, qu’ai-je pensé de Cry Macho ?
Eh bien, je n’ai pas passé un mauvais moment, vraiment pas, mais sincèrement, le film est peut-être un peu plus simpliste que ce à quoi je m’attendais.
C’est vrai que déjà l’intrigue de Cry Macho est assez classique… C’est du vu et revu déjà mille fois, notamment dans d’autres westerns, mais aussi en dehors de ce genre. Je pense par exemple au dernier Rambo qui a un synopsis assez similaire sur certains points. Encore que, je préfère largement la manière dont les thématiques communes entre ces deux films vont être traitées dans Cry Macho.
Mais en plus de cette intrigue assez classique, il faut dire que l’avancée du récit est très prévisible. Au final, j’ai l’impression que le long-métrage va avancer étapes par étapes comme s’il cochait les cases d’un cahier des charges du western classique…
Du coup, même si je ne suis pas un grand connaisseur du cinéma de Clint Eastwood, bah je n’ai pas été surpris, je n’ai pas eu l’impression de découvrir quelque chose de nouveau. Au contraire, je voyais arriver tous les rebondissements à l’avance.
Donc, c’est vrai que d’un point de vue scénaristique, eh bien il n’y a pas grand-chose à se mettre sous la dent. Même les quelques bribes d’informations qu’on a sur le passé du personnage principal, Mike Milo, n’apportent pas grand-chose, ni au récit, ni même au développement de ce personnage… ça veut dire qu’on va recevoir ces informations, et qu’elles ne seront quasiment plus jamais abordées par la suite…
Limite, je dirais presque que le personnage de Rafael, joué par Eduardo Minett, va avoir un développement plus intéressant que Mike Milo… Parce qu’en fait, on va découvrir petit à petit les horreurs qu’il a vécues depuis qu’il vit seul avec sa mère… Donc finalement, le personnage le plus intéressant du long-métrage serait le personnage secondaire en fait…
Néanmoins, le développement le plus intéressant, ça reste le développement concernant Clint Eastwood et sa carrière. Eh oui, comme je l’ai déjà dit, c’est le but principal du film de dresser un constat sur ce qu’est devenu la carrière de Clint Eastwood. Le personnage principal va avoir de nombreuses réflexions qui peuvent facilement être mises en perspective avec son interprète finalement. Maintenant, encore une fois, ça fait au moins une quinzaine d’années qu’il fait ça, donc on commence à comprendre l’idée… C’est très intéressant, je trouve, mais c’est vrai que ça risque de devenir répétitif…
Donc, au niveau du fond, ce n’est pas fantastique. Par contre, au niveau de la forme, ce film est absolument magnifique.
Franchement, visuellement, le film est très réussi. Déjà, les décors sont vraiment bien choisis et utilisés. Et la mise en scène est vraiment excellente, il y a des plans absolument magnifiques. Clint Eastwood arrive parfaitement à iconiser son personnage, et en fait il s’iconise lui-même au passage. On n’est jamais mieux servi que par soi-même, Eastwood en est l’exemple parfait.
Le film est une adaptation du roman éponyme écrit par N. Richard Nash. Je ne sais pas si le roman précisait déjà l’année durant laquelle se déroule le récit, mais je trouve que c’est une bonne idée de l’avoir placé en 1979… Ça permet d’avoir un aspect film d’époque sans pour autant aller jusqu’à l’époque des westerns… Et ça se voit à travers certains villages que Mike et Rafael vont traverser, ce sont des villages qui ont un aspect très vieillot, rappelant les villes qu’on voit dans des westerns.
En fait, ça permet d’installer une ambiance très proche des westerns classique, tout en profitant tout de même de ressorts scénaristiques offerts par le monde moderne… Concrètement, le récit n’aurait absolument pas la même allure si les personnages se déplaçaient uniquement à cheval.
Et pour autant, ça n’empêche pas d’avoir quelques séquences où le personnage principal va préférer dormir à la belle étoile près d’un feu de camp, comme les cow-boys dans les westerns, plutôt que dans sa voiture… Il y aura même une remarque à ce propos.
Donc, ce que j’aime bien dans le fait de placer le récit en 1979, c’est que ça permet d’avoir un bon compromis entre la période western et la période moderne. Bien sur les décors choisis permettent de renforcer ce compromis. C’est évident que si le film se déroulait dans un milieu urbain, l’aspect moderne se serait plus fait ressentir.
Au niveau du casting, forcément la prestation que l’on va surtout retenir, c’est celle de Clint Eastwood lui-même… On sait déjà que c’est un excellent acteur, et ce film ne fait pas exception. J’ai aussi beaucoup apprécié Natalia Traven dans le rôle de Marta. Elle va apporter énormément de bienveillance et de douceur au milieu du film.
Donc, si je devais résumer mon ressenti sur le film, je dirais que scénaristiquement parlant, ce n’est pas fantastique. Mais visuellement parlant, que ça soit les décors choisis, la manière de les filmer, la mise en scène, l’iconisation du personnage principal, c’est vraiment réussi.
Voilà ce que j’avais à dire aujourd’hui sur Cry Macho. C’est vrai que scénaristiquement, il n’y a rien de bien transcendant. L’intrigue c’est du déjà-vu. Les thématiques un peu plus profondes concernant la carrière de Clint Eastwood, on commence à en avoir l’habitude.
Maintenant, on sait que Clint Eastwood est un excellent acteur, et un très bon réalisateur. Il le prouve encore ici. Si je suis resté sur ma faim à propos du récit, j’ai en revanche pris un énorme plaisir à découvrir les images absolument magnifiques que ce film va nous proposer. Il y a une réelle justesse, que ça soit dans la mise en scène, ou dans le jeu de Clint Eastwood. Et je serais tenté de dire que c’est bien ça qui a sauvé le film pour moi.
Dans ces conditions, est-ce que je vous recommande Cry Macho ? Eh bien, je vais surtout vous le recommander si vous êtes fan de Clint Eastwood, si vous avez suivi sa carrière, si vous avez aimé ce qu’il a apporté au cinéma. Oui, dans ces conditions, le film mérite d’être vu au moins une fois. Autrement, c’est vrai que ce n’est pas le meilleur long-métrage de Clint Eastwood que j’ai pu voir.