Film d’horreur américain, sorti en 2022, réalisé par Tyler Gillett et Matt Bettinelli-Olpin, avec Melissa Barrera, Jenna Ortega, David Arquette, Neve Campbell…
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Synopsis :
Interdit aux moins de 16 ans
Vingt-cinq ans après que la paisible ville de Woodsboro a été frappée par une série de meurtres violents, un nouveau tueur revêt le masque de Ghostface et prend pour cible un groupe d'adolescents. Il est déterminé à faire ressurgir les sombres secrets du passé.
Bonjour tout le monde !
On se retrouve aujourd’hui pour l’une de mes plus grosses attentes de ce début d’année, c’est aussi le tout premier film que j’aurais vu au cinéma en 2022 : Scream.
Alors, malgré le titre, il s’agit bien du cinquième opus de la saga initiée en 1996 par Wes Craven. Mais, comme Halloween avant lui par exemple, cet opus a pris la décision de ne pas numéroter son titre et de se nommer simplement et sobrement « Scream ».
Vous allez voir que ma comparaison avec Halloween n’est pas innocente.
La saga Scream et moi c’est une grande histoire d’amour depuis le tout début de mon adolescence.
Avant mon adolescence même, je devais avoir 9 ans lorsque je suis tombé pour la première fois sur une VHS du 1er épisode (oui, j’étais légèrement trop jeune).
Et dès la première fois que j’ai vu le film, il m’a marqué, que ça soit son récit, ses rebondissements, son imagerie (surtout concernant le look du tueur).
Il m’a fallu néanmoins du temps pour m’apercevoir que le plus intéressant dans cette saga, c’est tout l’aspect méta des films. J’en ai déjà parlé sur mon blog, mais les films de la franchise ne cherchent pas à cacher maladroitement les clichés liés au genre de l’épouvante, plus particulièrement du slasher movie, mais ils vont plutôt les pointer directement du doigt afin de les tourner gentiment en dérision et surtout afin de rendre hommage aux différents longs-métrages qui ont influencé la franchise Scream, la saga Halloween, initiée par John Carpenter, en tête.
Scream, c’est donc le film parfait pour découvrir ce genre cinématographique, puisqu’il va d’une part nous sensibiliser à la manière dont sont conçus ces longs-métrages, à leurs défauts comme à leurs qualités, tout en nous proposant un catalogue de références cinématographiques très intéressant pour parfaire notre culture horrifique.
Et grâce à ce côté méta, chacun des 4 premiers épisodes avait une raison d’être.
Le 1er évidement, puisqu’il posait les bases du concept de la saga.
Le second pointait du doigt les codes propres aux suites de slasher movie. Il rajoutait aussi à la franchise le concept du « film dans le film » en présentant Stab, la saga de films inspirés des meurtres de Woodsboro dans le 1er épisode.
Le troisième va aller plus loin en nous plongeant au cœur du tournage du 3ème film Stab. Il se présente donc comme une parodie, une satire des trilogies horrifiques.
Et enfin, le 4ème opus, sorti en 2011, il y a donc plus de 10 ans, va pointer du doigt les clichés et les codes des remakes horrifiques, qui étaient à la mode au début des années 2010.
Voilà pourquoi j’aime énormément ces films. En plus d’être remplis de suspens et d’être plutôt bien réalisés, ils abordaient des thématiques assez métas et très intéressantes.
Depuis le dernier film, le petit écran a essayé de s’emparer de la franchise en proposant une série de 3 saisons. Les deux premières saisons étaient liées, elles mettaient en avant le même groupe de personnages, menacé à deux reprises par le Ghostface (qui avait un look assez différent des films). Tandis que la 3ème saison nous proposait un nouveau groupe de personnages, revenait à un look fidèle aux films et faisait comme si les deux premières saisons n’avaient jamais existé (alors que la saison 2 se terminait sur un cliffhanger de dingue).
Après ça la série n’est jamais revenue à l’écran. Et ce cinquième opus a été annoncé, peu de temps après le décès de Wes Craven, le créateur de la saga.
C’est donc le premier épisode n’étant pas réalisé par le metteur en scène américain. Et j’avoue que ce point-là m’inquiétait un peu. J’avais peur que la patte Wes Craven manque au long-métrage.
Ce qui a commencé à me rassurer un peu, c’est lorsque, à la surprise générale, le film a été baptiser simplement Scream, plutôt que Scream 5.
Je n’ai pas vu grand monde en parler, mais cela m’a rappelé ce qui avait été mis en place avec Halloween. Cette saga, créée par John Carpenter, étant l’une des sources d’inspiration principales de la franchise Scream, voir cette dernière opter pour le même genre de titre que sa « grande sœur », m’a aussitôt mis sur la piste des thématiques cinématographiques qu’allait explorer ce 5ème volet.
Donc, le fan de Scream que je suis était au final assez curieux de découvrir ce nouvel opus. Et je dois dire que je ne suis absolument pas déçu. Ce n’est clairement pas le meilleur film de la saga, mais en fait, le meilleur film de la saga c’est le 1er Scream, tout simplement. Aucun épisode sorti ensuite n’a réussi à atteindre le niveau de ce 1er opus.
Néanmoins, je trouve que ce 5ème Scream arrive à s’inscrire dans la lignée des 4 épisodes précédents, que ça soit en termes d’ambiance ou de thématique.
Comme je l’avais prévu, ce nouveau Scream va traiter des requels, ces films qui servent à relancer une saga, souvent en essayant d’ignorer des épisodes décriés, en mettant en scène une nouvelle génération de héros qui va être épaulée par d’anciens personnages populaires qui vont faire leur grand retour pour le plus grand plaisir des fans.
Si en plus, le retour des anciens personnages peut servir à passer le flambeau à la nouvelle génération afin de faire perdurer la saga le plus longtemps possible, c’est tout bénef.
C’est clairement la mode depuis quelques années au cinéma. On pourra parler de Star Wars, de Terminator, de Jurassic Park, du dernier Spider-Man, du dernier S.O.S Fantômes (étonnement, la date de sortie pourtant très proche n’a pas empêché ce Scream de faire allusion à ce dernier).
Et bien sûr, c’est aussi la façon de faire des nouveaux films Halloween. Je vous avais dit que je ne mentionnais pas cette saga pour rien…
Et c’est finalement ce que fait ce 5ème volet de Scream.
Après une série qui n’aura pas réussi à trouver son public et à aussi bien marquer les esprits que la saga cinématographique, ce 5ème film vient ramener la franchise à ses fondamentaux, en faisant oublier la série, et en ramenant plusieurs figures et lieux historiques de la saga.
Alors bien sûr, le trio principal (Sidney, Dewey et Gale) de la saga revenant déjà à chaque épisode auparavant, il en fallait un peu plus cette fois-ci. On va donc revoir d’autres personnages, plus ou moins importants, d’anciens épisodes. Et le film va tisser des liens familiaux entre certains nouveaux protagonistes et ceux des premiers opus.
Ce 5ème Scream va donc bel et bien s’inscrire dans cette tendance des requels, tout en décortiquant cette façon de faire et en tournant en dérision certains des codes de ce type de film.
Il y a une scène assez sympathique où le personnage de Mindy va faire un discours sur la fabrication d’un requel tout en faisant un parallèle sur ce qu’ils vivent (une scène qui n’est pas sans rappeler l’excellente séquence de Matrix Resurrections où des personnages discutent sur ce qui fait la saga Matrix et sur ce que doit impérativement contenir un 4ème opus).
Ce passage se conclura avec la réflexion venue de Sam (la nouvelle personnage principale) : « mais je ne veux pas être l’héroïne d’une fan fiction moi »… Cette phrase résume bien la manière d’aborder le concept des requels par ce Scream 5.
D’ailleurs, le film prendra aussi le temps de parler des fans qui refusent le moindre changement dans leurs sagas préférées et qui essaient d’imposer leurs volontés (manquant souvent d’originalité il faut le dire) aux studios et/ou aux auteurs.
Au cours du même passage, avec le discours de Mindy, elle mentionne le 8ème opus de Stab qui a été vivement critiqué par les fans parce qu’il changeait trop les codes de la saga. Le réalisateur du film a même été obligé de quitter les réseaux sociaux après avoir reçu des menaces de mort.
Pour l’anecdote, le film ne donne pas le nom du réalisateur qui aurait réalisé Stab 8, mais dit juste que c’est le réalisateur d’À couteaux tirés. Or, il se trouve que le vrai réalisateur d’À couteaux tirés n’est autre que Rian Johnson, le réalisateur de Star Wars 8, qui a été vivement critiqué par une partie des fans de Star Wars parce qu’il n’aillait pas dans le sens de leurs théories.
Cette petite remarque très subtile résume donc parfaitement le message de ce long-métrage.
Dans un registre moins subtil, on notera deux jolis hommages. Déjà, l’un des personnages se nomme Wes, comme Wes Craven, le créateur de la saga. Ce qui peut parfois donner l’impression que lorsque d’autres personnages lui parlent, ou parlent de lui, ils s’adressent en réalité à Wes Craven lui-même.
Et la nouvelle personnage principale se nomme donc Sam Carpenter… Carpenter, comme John Carpenter, le créateur d’Halloween… Personnellement, je ne vois pas ça comme un hasard.
Donc, au niveau des thématiques abordées par le récit, on a un film qui va vraiment s’inscrire dans la ligne directrice de la franchise.
L’intrigue contient toujours autant de suspense et de mystère. Même si elle contient de nombreuses facilités scénaristiques, elle va tout de même réussir à nous surprendre. En vérité, elle va même prendre à contre-pied les habitudes de la saga dès le début du film…
C’est une vraie joie de retrouver le trio principal des films précédents. Même s’ils sont un peu moins présents, ils auront tout de même leurs instants de gloire.
De même, moi qui aimais énormément la musique principale de la saga, j’étais un peu déçu de ne pas l’entendre énormément durant une bonne partie du film.
Elle va néanmoins faire un retour remarquable de manière dramatique durant l’une scène les plus importantes du long-métrage.
Voilà ce que je voulais dire sur le nouveau Scream.
C’était très important pour moi de parler surtout des thématiques du long-métrage, puisque c’est surtout ce qu’il y a le plus intéressant à décortiquer dans cette saga.
Oui, l’histoire du premier film est très intrigante et mystérieuse. Oui, l’imagerie du tueur est absolument iconique dans le cinéma d’horreur. Oui, le travail de Wes Craven est absolument remarquable. Mais vraiment, ce qui m’intéresse plus que tout dans cette saga, c’est le sous-texte cinématographique de chaque film.
J’aime énormément quand un film va prendre conscience de ce qu’il est pour devenir un objet de cinéma ludique nous apprenant presque à concevoir ce type de film et à les décrypter.
Et, même si ce n’est clairement pas le meilleur opus de la franchise, sur le point que je viens d’évoquer, ce 5ème Scream s’inscrit dans la suite logique de la saga.
J’ai donc forcément envie de le recommander aux fans de la franchise.
Pour ceux qui ne sont pas encore connaisseurs de la saga, je sais qu’habituellement un requel est une bonne occasion de découvrir une franchise, mais ici, il y a tellement de références aux anciens épisodes, que j’ai peur que vous passiez à côté si vous ne les avez pas vu… À voir, ça peut tout de même être intéressant d’essayer.
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