Film d’horreur suédo-finlandais, sorti en 2022, réalisé par Hanna Bergholm, avec Siiri Solalinna, Sophia Heikkilä, Reino Nordin, Jani Volanen…
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Synopsis :
Tinja a 12 ans. Sa mère la pousse à faire de la gymnastique, exerçant sur elle un perfectionnisme malsain. Une nuit, la petite fille va faire la découverte d’un œuf bien étrange, qu’elle va cacher, puis couver. Jusqu’à l’éclosion d’une inquiétante créature…
Bonjour tout le monde !
Nous nous retrouvons aujourd’hui pour parler d’un film sorti en VOD en avril 2022 : Egō.
Il s’agit d’un film d’horreur produit en Suède et en Finlande. J’avais vu quelques visuels (surement lors de son passage dans divers festivals) qui m’avaient intrigué, mais c’est réellement lors de sa sortie en VOD que je me suis penché sur ce film.
Le synopsis donnait vraiment envie d’en savoir plus. L’affiche était vraiment bien travaillée. Et les quelques images que j’ai pu voir m’ont suffisamment emballé pour avoir envie d’en découvrir plus.
C’est important de préciser que c’est vraiment le matériel promotionnel qui m’a intéressé en premier lieu. Je ne suis pas un grand spécialiste du cinéma nordique (ici suédois et finlandais). Je ne connais aucun membre du casting, je ne connais pas la réalisatrice.
Avec du recul, ce n’est pas si courant que j’aille sur un film sans rien connaître d’autre que le matériel promotionnel, en général j’ai toujours un point de repère (un acteur ou une actrice, le réalisateur ou la réalisatrice, le pays d’origine du film), ici ce n’était absolument pas le cas, j’y suis uniquement allé parce que le synopsis m’intriguait et parce que les premières images me plaisaient.
J’ai donc regardé Egō en VOD, et quelle bonne surprise.
Aller, si je dois dire un défaut, « l’inquiétante créature » est très mal foutue… Je ne vais pas dire qu’elle est moche, parce que concrètement, elle n’est pas faite pour être belle. Mais le problème que j’ai, c’est qu’elle fait très kitch, on n’y croit pas une seule seconde.
Elle va être amenée à évoluer et, au fur et à mesure de son évolution, elle passera nettement mieux à l’écran.
Autrement, ça reste un long-métrage très prenant, je suis rapidement rentré dans l’intrigue et je n’en ai pas décroché une seule fois.
Le suspense est globalement bien travaillé. Mais ce qui va surtout donner énormément d’intérêt à l’œuvre, c’est son aspect très psychologique, voire même philosophique.
Au-delà du récit qui va beaucoup exploiter le concept du double maléfique, avec quelques subtilités le différenciant du schéma classique de cette thématique (je n’en dis pas trop pour ne pas vous spoiler, vous comprendrez en découvrant le film), l’aspect psychologique va surtout être travaillé grâce à l’excellente mise en scène d’Hanna Bergholm.
L’exemple le plus évident, c’est l’œuf couvé par la jeune Tinja, interprétée par Siiri Solalinna, qui va grossir en même temps que les sentiments négatifs vont prendre de plus en plus de place dans le cœur de Tinja.
Le film va ensuite passer à l’étape du dessus lorsque l’œuf va éclore, comme une métaphore de la jeune fille qui laisse sortir d’un coup toute sa colère trop longtemps enfouie.
En fait, le long-métrage est rempli de double sens, mais je pense que l’une des métaphores les plus évidentes c’est le passage à l’adolescence.
Cette thématique va même être confirmée par un quiproquo entre Tinja et son père, joué par Jani Volanen, durant une scène qui utilise directement le passage à l’adolescence comme cause de ce quiproquo.
Mais ce n’est pas le seul sujet du film, il y a en a un autre qui se remarque très vite aussi, c’est la dictature du paraître, à travers la mère de famille, interprétée par Sophia Heikkilä, qui fait des vidéos sur internet pour montrer sa vie absolument parfaite en tout point, et qui s’oblige donc à paraître sans défaut aux yeux du monde, quitte à être très dure envers ses enfants, ne laissant rien ni personne entacher l’image qu’elle donne de sa famille. Ce qui va clairement causer la plupart des évènements du film.
On comprend néanmoins qu’elle n’est pas totalement malfaisante, en fait le film laisse même entendre qu’elle a elle-même subi ce genre de comportement de la part de ses propres parents lorsqu’elle était enfant.
D’ailleurs, ce sujet aussi va être bien traité à travers la mise en scène, surtout au niveau des jeux de couleurs.
On remarquera que l’univers de la famille que l’on va suivre est très immaculé, les murs sont blancs, ils sont tous blonds, et leurs vêtements sont tous de couleurs très clairs. En revanche, dès que quelque chose va venir perturber leur idéal (en apparence), ou leur équilibre familial, cet élément sera toujours d’une couleur plus sombre.
Par exemple, dès la première scène c’est un corbeau qui va venir tout détruire sur son chemin dans leur salon. Ce qui annonce un peu la suite du récit d’ailleurs.
Ce que j’ai bien aimé aussi dans la mise en scène de cette séquence d’ouverture, c’est la manière qu’a le film d’utiliser une imagerie horrifique pour présenter deux personnages qui, en principe, ne sont pas les figures monstrueuses du récit.
Quoiqu’on pourrait tout de même se poser la question si ce ne sont pas ces deux personnages qui causent le plus de dégâts en réalité… D’où l’utilisation d’une mise en scène horrifique pour les présenter.
Le long-métrage est porté par un très bon casting. La jeune Siiri Solalinna est excellente dans le rôle principal. Mais alors Sophia Heikkilä, qui joue la mère, est vraiment impressionnante. Elle peut passer de la mère bienveillante à la psychopathe effrayante en quelques secondes.
Voilà ce que j’avais à dire sur Egō. C’est vraiment une très bonne surprise, je suis très satisfait de ce que j’ai vu. En dehors de la créature qui fait un peu kitch, la mise en scène est très bien travaillée et rend service à une intrigue très prenante, très psychologique et, au final, très intéressante. Le casting est vraiment bon. Bref, j’ai beaucoup apprécié le film Egō, je vous encourage vivement à le découvrir en VOD.
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