[Révision] Donnie Brasco (1997)

Film policier américain sorti en 1997, réalisé par Mike Newell, avec Johnny Depp, Al Pacino, Michael Madsen, Anne Heche…

• Synopsis : 

En 1978 à New York, l'agent spécial Joe Pistone est désigné par le FBI pour infiltrer le clan Bonanno, une des familles les plus puissantes de la côte Est. Il contacte un modeste porte-flingue de l'organisation, Lefty Ruggiero, auprès duquel il se fait passer pour un spécialiste en joaillerie du nom de Donnie Brasco. Coupé de son milieu, Donnie va peu à peu s'identifier à ceux qu'il doit détruire.

Allociné

Bonjour tout le monde !

Aujourd’hui, j’ai eu envie de vous parler du film Donnie Brasco.

C’est un film dont j’ai régulièrement entendu parler auparavant, mais que je n’ai regardé que très récemment. Et je ne voulais pas spécialement faire une critique classique, parce que je pense que tout à déjà été dit sur ce film… Il est globalement apprécié et ce n’est pas moi qui vais faire exception… Oui c’est un film que j’ai trouvé très bon et j’ai envie de revenir sur quelques points du film qui m’ont poussé à la réflexion.

Ce long-métrage nous raconte l’histoire (vraie) de Joe Pistone (joué par Johnny Depp), un agent du FBI, qui va infiltrer la mafia à New York en contactant le porte-flingue de l’organisation, Lefty Ruggiero (interprété par Al Pacino). Au fur et à mesure que sa mission avance, Joe va se lier d’amitié avec Lefty et douter de plus en plus de son travail. 

Dans un sens, l’intrigue ne brille pas spécialement par son originalité, mais elle est vraiment bien racontée. On va suivre Joe et s’attacher à Lefty en même temps que lui. À tel point que lorsque Joe va commencer à douter, nous-même, en tant que spectateurs, on va commencer à s’interroger et même à craindre pour Lefty qui n’est pourtant pas quelqu’un de gentil en principe.

D’ailleurs, ce genre de film permet de se poser des questions sur les différences de point de vue sur un personnage entre la fiction et la réalité, d’autant plus que ce long-métrage est adapté de faits réels. Dans la réalité, un assassin qui œuvre pour la mafia, on aura plutôt tendance à le voir comme quelqu’un de méchant, de mauvais. Dans la fiction, ce genre de personnage peut devenir le héros d’un film bien que ces actes ne soient pas moralement bons. 

C’est le principe même de l’antihéros, mais c’est vrai que ça peut nous interroger lorsqu’on s’attache à ce genre de personnage dans un film alors que dans la réalité on ne l’aimerait pas… C’est encore une preuve que la fiction fonctionne selon ses propres codes, indépendamment de la réalité.

Hormis l’intrigue, il y a un deuxième point que je voulais aborder à propos de Lefty Ruggiero et de son interprète, Al Pacino.

Si je devais résumer ce personnage, je dirais que c’est une ancienne gloire de la mafia mais que sa fidélité a saboté toutes ses chances de grimper dans la hiérarchie de la mafia. En effet, à cause de sa loyauté il s’est fait constamment marcher dessus alors que d’autres, plus fourbes, ont réussi à prendre des places que Lefty aurait davantage méritées. C’est donc un mafieux sur le déclin, épuisé, déçu de l’évolution de sa vie, de sa carrière et de son clan. 

On se retrouve donc d’un côté avec un agent de FBI en plein doute sur sa loyauté envers l’organisation pour laquelle il travaille, et d’un autre côté un mafieux, ou un affranchi comme ils disent dans le film, en plein doute sur la famille à laquelle il appartient. Je pense que c’est finalement ça qui les a amenés à se comprendre aussi facilement et à s’attacher l’un à l’autre…

Mais ce qui est intéressant aussi, c’est de voir Al Pacino jouer un mafieux le déclin… Pour moi, Al Pacino est aux films de gangsters ce que Clint Eastwood est aux westerns, en quelque sorte. Et donc, voir Al Pacino jouer un mafieux sur le déclin qui remet en question son appartenance et sa loyauté à sa famille, à son clan, dans un film sorti à la fin des années 90, ça me rappelle un peu les westerns crépusculaires qui remettaient en question la place des cowboys et plus globalement des héros classiques des westerns. 

De plus, ces films se déroulaient souvent à la fin de la conquête de l’ouest et ont commencé à sortir à la fin de la mode des westerns… Ils symbolisaient donc bel et bien la fin d’une époque, une sorte de crépuscule de la mode des westerns…

Et donc voilà, je trouve intéressant de voir un film de gangsters avec l’une des stars des films de gangsters (Al Pacino) qui interprète un mafieux au bout de la route, qui remet en question sa place et la mafia tout entière. En quelque sorte, je pense qu’on peut donc dire que Donnie Brasco est un film de gangsters crépusculaire.

En tout cas ce qui est certain, c’est que Donnie Brasco est un très bon film. Il raconte une histoire très intéressante avec des personnages très bien construits et deux acteurs principaux tout simplement parfaits dans leurs rôles respectifs. Je ne peux que vous encourager à le découvrir. 

Merci d’avoir lu cet article, n’hésitez pas à laisser vos avis dans les commentaires ou par message, à le partager s'il vous a intéressé et à vous inscrire à la newsletter du blog afin de recevoir les articles en avant-première. Bonne journée !
 

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