[Rattrapage] Abuela (2022)

Film d’horreur franco-espagnol, sorti en 2022, réalisé par Paco Plaza, avec Almudena Amor, Vera Valdez, Karina Kolokolchykova, Marina Gutiérrez…

• Synopsis :

Interdit aux moins de 12 ans

Susana, un jeune mannequin espagnol, est sur le point de percer dans le milieu de la mode parisien. Mais quand sa grand-mère est victime d’un accident la laissant quasi paralysée, Susana doit rentrer à Madrid dans le vieil appartement où elle a grandi afin de veiller sur celle qui constitue son unique famille. Alors qu’approche leur anniversaire commun, de vieux souvenirs resurgissent en parallèle d’événements étranges, et le comportement de sa grand-mère devient de plus en plus inquiétant…

Allociné

Bonjour tout le monde !

Nous nous retrouvons aujourd’hui pour rattraper le film Abuela.

Il s’agit d’un film d’horreur franco-espagnol (surtout espagnol soyons honnête…). Je l’avais vu passer lors de sa sortie au cinéma, mais je n’avais pas eu l’occasion d’aller le voir.

Néanmoins, le synopsis avait réussi à m’intriguer, j’étais assez curieux de voir où ce récit allait bien pouvoir nous emmener. J’ai aussi remarqué que le réalisateur avait déjà à son actif les films [REC], que j’avais bien aimé.

J’ai donc décidé de le regarder à sa sortie en VOD, je l’ai vu sur Première Max. Et je dois dire avoir plutôt bien apprécié Abuela.

Déjà, ce que je dois noter, c’est qu’il s’agit vraiment d’un film d’horreur comme je les aime. Il ne se contente pas de nous faire sursauter régulièrement à coup de jump scare. Non, ici on est vraiment sur un film d’angoisse. 

Il va y avoir un énorme travail pour instaurer une ambiance extrêmement angoissante, qui va même aller jusqu’à quelque chose d’assez glauque, voire même très malaisant par moments.

Clairement, ce n’est pas pour tous les publics. Vous me direz que c’est naturel pour un film d’horreur, mais là franchement, Conjuring c’est presque même gentillet par rapport à ce film-là.

Au-delà de l'ambiance, le récit a à la fois un problème et une qualité.

Le problème, c’est qu’il faut avouer que l’intrigue est extrêmement prévisible. Clairement, une fois que tu as lu le synopsis et vu la bande-annonce, tu sais à l’avance presque tout ce qui va se passer dans le film. Même le fin mot de l’histoire paraît évident.

Mais heureusement, à côté de ça, il y a tout de même une qualité, c’est que le propos du récit reste tout de même très intéressant. 

On comprend facilement que le sujet principal du long-métrage c’est finalement le vieillissement, notre vieillissement, et ses effets sur le corps, sur la santé, qui nous amène au bout du compte à la mort.

Et en fait, ce qui propage le plus d’angoisse dans le long-métrage, c’est en réalité toute cette crainte qu’a le personnage principal, Susanna (interprétée par Almudena Amor), qui vient s’occuper de sa grand-mère, de la vieillesse et de la mort.

Au final, à travers l’état physiquement diminué de sa grand-mère, interprétée par Vera Valdez, Susanna va être confrontée à son propre vieillissement, et même à sa mort, inéluctable.

Ce qui est intéressant, c’est que le début du film va aussi nous présenter Susanna à travers son travail de mannequin. Et durant ces scènes, on va s’apercevoir que la question de l’âge et du vieillissement du corps est déjà primordiale pour Susanna et l’amène à énormément réfléchir sur sa vie professionnelle. 

Voir l’état physique de sa grand-mère va donc avoir un écho important par rapport aux questionnements qui l’animent dès le début du long-métrage.

À travers le peu de développement (ce n’est pas un reproche, il est important de limiter ce développement pour que l’intrigue puisse fonctionner) qui est fait de la grand-mère, Pilar, on va comprendre qu’elle aussi a peur de la mort, ou au moins du vieillissement, et qu’elle cherche elle-même a vivre une seconde jeunesse.

On pourrait aussi noter que le date vers lequel avance le récit est l’anniversaire de Susanna et de Pilar : rappel que le temps qui passe, l’avancée de l’âge, est un point important du film.

On remarquera que la mise en scène utilise énormément les reflets et les miroirs. Ce qui est important pour montrer que Susanna voit en Pilar un reflet de ce qu’elle redoute de devenir avec le temps. 

Il y a d’ailleurs une très belle scène, où Susanna utilise un petit miroir pour divertir sa grand-mère, qui est très claire sur cette réflexion.

De toute façon, dans l’ensemble la mise en scène est très bien pensée. Il y a des plans où on va accompagner Susanna dans l’exploration de l’appartement de sa grand-mère, et la caméra ne va pas se contenter de suivre Susanna, la caméra va se permettre de rentrer dans des pièces sans elle pour la récupérer ensuite dans la pièce d’un côté.

C’est très fluide, et ça ne donne pas seulement l’impression de suivre le personnage principal, mais d’être nous-mêmes un personnage accompagnant Susanna dans ses aventures. Ça favorise largement notre immersion, il faut le dire.

De manière générale, le casting est très bon. Le film repose dans une large partie sur les épaules d’Almudena Amor et de Vera Valdez, et les deux actrices s’en sortent parfaitement bien. 

Voilà ce que j’avais à dire sur Abuela. C’est globalement une bonne surprise. J’ai vraiment apprécié ce que j’ai vu là.

La grande force du long-métrage c’est clairement son travail sur l’ambiance, qui se révèle à la fois très angoissant et malaisant. Ce n'est clairement pas un film fait pour tous les publics.

Mais le propos du film est très intéressant, et dans un sens, cette crainte du vieillissement et de notre mort, c’est un questionnement qui peut tous nous toucher.

Le casting est très bon, le long-métrage est très bien mis en scène.

Hormis la prévisibilité globale du récit, Abuela est un film qui fonctionne très bien. Je ne vais pas le recommander à tout le monde évidemment. Mais pour ceux qui aiment ce genre de film très glauque, je vous encourage vivement à le découvrir. 

Merci d’avoir lu cet article, n’hésitez pas à laisser vos avis dans les commentaires ou par message, à le partager s'il vous a intéressé et à vous inscrire à la newsletter du blog afin de recevoir les articles en avant-première. Bonne journée !

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