[Film] Petit Pays (2020)

Film dramatique franco-belge, sorti en 2020, réalisé par Éric Barbier, avec Jean-Paul Rouve, Isabelle Kabano, Djibril Vancoppenolle, Dayla De Medina…

• Synopsis :

Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs

Dans les années 1990, un petit garçon vit au Burundi avec son père, un entrepreneur français, sa mère rwandaise et sa petite sœur. Il passe son temps à faire les quatre cents coups avec ses copains de classe jusqu'à ce que la guerre civile éclate mettant une fin à l'innocence de son enfance.

Allociné

Bonjour tout le monde !

Nous nous retrouvons aujourd’hui pour parler de Petit Pays.

C’est un film que j’étais très curieux de découvrir dès qu’il a été annoncé. J’étais curieux de le découvrir car il traite d’un sujet très intéressant, d’un évènement dramatique et historique (très récent finalement, puisqu’il s’est déroulé dans les années 90), dont j’avais déjà entendu parler en cours d’histoire-géo, mais sans en avoir beaucoup de détails. Je savais seulement qu’il y avait eu un conflit entre les Hutus et les Tutsis qui avait conduit au massacre de ces derniers au Rwanda… Mais en dehors de ça, je n’avais aucune idée de ce qui avait mené à tout ça et des conséquences que ça avait eus.

Donc évidemment, lorsque j’ai appris le lancement de la production de ce film, qui en plus était une adaptation du roman éponyme, Petit Pays, écrit par Gaël Faye, lui-même ayant justement vécu tous ces évènements, je me suis tout de suite dit que je devrais aller voir ce long-métrage au cinéma et qu’il avait le potentiel d’être très intéressant. 

Mais, je dois dire que je me suis vraiment demandé si j’allais réussir à le voir un jour… En effet, la sortie initiale du film a été annulée suite au 1^er confinement qui a commencé le 16 mars 2020, soit deux jours avant la date de sortie du long-métrage… Il a donc été reporté au 28 août 2020, à une période où je n’ai pas pu aller au cinéma pendant quelques semaines pour plusieurs raisons (examens, famille et cas contact…).

J’ai donc raté la carrière en salle de Petit Pays. Heureusement, j’ai pu enfin voir ce film lors de sa sortie en VOD. Et je l’ai vraiment beaucoup apprécié.

Déjà, j’ai trouvé qu’il était très intéressant. Comme je le souhaitais, il prend vraiment le temps de situer historiquement et géographiquement tous ces évènements. J’ai eu un moment de surprise lorsque, au début du long-métrage, on apprend que le récit se déroule au Burundi et pas au Rwanda. 

En effet, je pensais que le conflit entre les Hutus et les Tutsis ainsi que le massacre de ces derniers étaient des évènements uniquement Rwandais. Et en fait, non. Le film m’a permis de comprendre que ce drame s’est en réalité déroulé dans une partie de l’Afrique dont le Rwanda et le Burundi (deux pays voisins) sont le centre.

De plus, le long-métrage nous présente le contexte géopolitique, dont la tension présente entre les Hutus et les Tutsis, qui a amené à la guerre civile Burundaise et au génocide des Tutsis au Rwanda. Et ce qui d’autant plus intéressant, c’est que le récit ne s’arrête pas à la fin du génocide, en effet on comprend que malgré cela, la tension et la violence vont continuer pendant plusieurs mois, voire plusieurs années.

Mais en plus d’être intéressant, Petit Pays est un film vraiment poignant. En effet, même si j’ai regardé le film avec mes yeux d’adulte, le récit nous est raconté à travers ceux d’un enfant, le personnage principal, Gaby Chappaz, et de sa petite sœur, Ana. 

Et ça, c’est une idée très importante et très bonne, car ça va nous aider à prendre conscience de la place des enfants qui sont pris au milieu de tous conflits d’adultes. On va donc suivre Gaby, Ana, mais aussi leurs camarades de classe et leurs cousines et cousins, qui évoluent au milieu de cette guerre en alternant constamment entre un regard rempli de l’innocence propre aux enfants de cet âge, et un regard rempli d’effroi lorsqu’ils prennent conscience de ce qui se déroule sous leurs yeux.

Et ce contraste nous apporte des scènes remplies d’émotion. L’exemple le plus parlant à mes yeux, c’est la scène où Gaby et Ana vont danser dans leur jardin pour fêter le retour de leur mère à la maison sans se rendre compte que leur maman est revenue parce que toute sa famille est menacée… On a une scène joyeuse, alors que ce qui s’y déroule est en réalité dramatique. 

Et c’est vraiment ça la puissance du film pour moi : ce contraste qui nous apporte des scènes absolument émouvantes et dramatiques.

De plus, le récit est porté par un excellent casting. Je ne vais pas dire que Jean-Paul Rouve est en tête, parce qu’il y a d’autres actrices et acteurs qui sont très bons dans le film (notamment, Isabelle Kabano). Mais en fait, Jean-Paul Rouve c’est le seul comédien que je connaissais déjà, et ayant l’habitude de le voir dans des comédies, j’ai été agréablement surpris devant son jeu parfaitement juste ici.

Souvent, les acteurs que j’ai l’habitude de voir dans des comédies, j’ai du mal à les trouver crédibles lorsque je les découvre dans d’autres genres. Eh bien pour Jean-Paul Rouve dans Petit Pays, ce n’est pas du tout le cas, il est vraiment très bon.

Petit Pays est donc à la fois un film très intéressant, très instructif finalement, mais aussi très poignant. Parfois dur, surtout psychologiquement. Et porté par un excellent casting. Je suis donc content d’avoir enfin pu découvrir Petit Pays, que je ne peux que vous recommander. 

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